I- PRESENTATION GENERALE
Créée par la loi n°78-07 du 09 janvier 1978 portant institution de Communes de plein exercice en Côte d’Ivoire, la Commune de Bondoukou ne fut fonctionnelle qu’en 1981. Depuis sa création, la Commune de Bondoukou a été successivement dirigée par Fétigué KOULIBALY (1981-1983), Yaya OUATTARA (1983-1990), Lamine OUATTARA (1991-1995), KOUAKOU Dapa (1996-2013).
La Commune de Bondoukou s’étend sur une superficie de 70000 Ha dont 964 urbanisés. La partie rurale de la Commune est composée de sept (7) villages, à savoir : Abema, Goly, Motiamo, Sanguéhi, Soko, Takoutou, Wélékéi, de cinq (5) campements qui sont: Allaladougou, Digoweri, Kongodjan, Koké, Yamadougou
Bondoukou, l’une des plus vieilles villes du pays, est un lieu d’échanges. Capitale de la région du Gontougo, elle est située au Nord-Est de la Côte d’Ivoire, à 420 kilomètres d’Abidjan, la capitale économique, soit environ 5 heures de route bitumée. Elle est délimitée au Nord par la frontière ivoiro-burkinabé et à l’Est par la frontière ivoiro-ghanéenne.
La Commune de Bondoukou fait partie de la région du Gontougo dont elle est le chef lieu. Outre Bondoukou, nous avons les Communes de Tanda, Transua, Koun-Fao et Sandégué.
Quant au département de Bondoukou, il composé composé des Sous-Préfectures de : Bondoukou, Soro-Bango, Yézimala, Appimandoum, Pinda-Boroko, Tabagne, Gouméré, Taoudi, Bondo, Laoudiba, Sapli-Sepingo.
I.1- Population :
En 2010, la population communale totale de Bondoukou était estimée à 63 240 habitants. La ville elle-même est composée de 40 quartiers dont 15 regroupent les grandes familles traditionnelles que sont : TIMITE (Limamisso) ; OUATTARA (Donzosso - Welasso - Koko - Nénéya) ; TOURE et CAMARA (Malagasso) ; GBIN (Gbinso) ; GAMBENI (Nafana) ; GBANE (koumalasso) ; KAMAGATE (kamagaya) ; DIABAGATE (Karidioulasso) ; DJIMINI, KOULANGO et SENOUFO (Djiminisso) ; GOROMO (Goromobosso) ; MALIENS (Hamdalaye) ; NOUMOU (Noumousso).
A ces anciens quartiers caractéristiques des différents courants migratoires, sont venus s’adjoindre, ces dernières années, d’autres quartiers plus hétérogènes. Il s’agit des quartiers : Lycée ; Mont-Zanzan ; Route Abema ; Route Bouna 1 ; Route Bouna 2 ; Route Bouna Extension ; TP ; Wamo ; Wamo Extension ; Route Abidjan 1 ; Route Abidjan 2 ; Route Abidjan 3 ; Route Abidjan 4 ; Administratif ; Camp Militaire ; Zanzan Résidentiel 1, Zanzan Résidentiel 2 ; Zanzan Résidentiel 3 ; Donzosso-Extension ; Route Sorbango ; Sainte Anne ; GOLYBouna 1 ; GOLYBouna 2 ; GOLYBouna 3.
I.2-Cadre Physique
Le relief de la Commune de Bondoukou est relativement plat. La végétation est une alternance de savane arborée et de forêt galerie. On a une forêt au Sud et à l’Est de la Commune tandis qu’au Nord on retrouve une savane abusive. La faune est dominée par deux (02) espèces de singes à savoir les singes blancs et les singes noirs de la famille colobe magistral.
Au plan hydrographique et climatique, la Commune se situe dans le versant Sud d’un plateau découpé dans ses parties Est et Ouest par un marigot principal : le Wamo et ses affluents qui tarissent en saison sèche. Les plaines alluviales occupent alors 9,4% de l’espace régional. Aussi, Bondoukou est-elle située dans la zone chaude et ensoleillée de la Côte d’ivoire. Pendant la brume sèche (harmattan) de décembre à février, les températures avoisinent 45°c au soleil dans la journée et 35°c la nuit. Depuis 10 ans, la distribution de la pluviométrie est pratiquement mauvaise avec une moyenne annuelle inférieure à 1200 mm de pluie et des saisons sèches de plus en plus longues (8 mois dans l’année).
I.3-Cadre humain
Le peuplement de la Commune s’est fait progressivement depuis le 16è siècle. Plus récemment, après les indépendances, sont arrivées des populations des différents groupes ethniques de la Côte d’Ivoire pour la plupart des fonctionnaires et des étrangers (libanais, maliens, nigériens, nigérians, burkinabés, ghanéens) essentiellement commerçants, agriculteurs et artisans.
II- ACTIVITES ECONOMIQUES
II.1-Agriculture
La Commune de Bondoukou est essentiellement agricole. Les principales productions sont :
II.1.1- L’igname
Bondoukou est l’un des marchés les plus importants de l’igname en Côte d’Ivoire. Ce secteur mérite d’être organisé et les recherches sur la conservation de l’igname attendent financement.
Selon l’Institut National de la Statistique, elle occupe près de 70% de la population active communale. Toutefois, on peut déplorer un manque d’encadrement technique et financier des agriculteurs de la Commune : seulement 23.5% des paysans bénéficient de l’appui technique de l’Agence Nationale de Développement Rural (ANADER).
II.1.2- L’anacarde
Considéré comme le "cacao des savanes", ce produit se comporte bien sur le marché international, tant par sa qualité que par son volume. Il participe bien à l’amélioration des conditions de vie des populations. C’est pourquoi, le Ministre de l’agriculture a choisi cette année 2012 de lancer la campagne de commercialisation des noix de cajou dans cette localité. La production annuelle de la région est estimée à plus de 1000000 mille tonnes.
Outre l’igname et l’anacarde, la Commune est autosuffisante en produits de subsistance tels que la tomate, le maïs, le manioc, le gombo etc. Les services sont essentiellement axés sur les activités commerciales. Le mauvais état des pistes limite l’accès des populations rurales aux échanges commerciaux de la Commune. Aussi, la ville dispose-t-elle de neuf (9) réceptifs hôteliers dont un de 3 étoiles et un autre de 2 étoiles, avec une capacité d’accueil totale de 140 chambres. Les petits restaurants et maquis, deux espaces gastronomiques majeurs et deux night clubs figurent au nombre de ces réceptifs. Toutefois, cette activité souffre de l’insuffisance des infrastructures et d’un manque de moyens pour renforcer et améliorer le rendement des prestations.
II.1.3- L’activité industrielle
Elle y est extrêmement faible avec une seule usine de transformation de bois, une société d’extraction de minerai (manganèse) et 03 boulangeries.
L’artisanat et le secteur informel sont les plus diversifiés de l’économie dans la Commune. Ils s’étendent des métiers du bâtiment aux métiers du bois en passant par ceux du textile, des métaux et du cuir. Leur part dans l’assiette communale est estimée à environ 24 millions par an.
III- INFRASTRUCTURES DE BASE
La Commune dispose d’un bon nombre d’infrastructures d’éducation. En 2010, le nombre d’élèves était estimé à 16 440, soit 1/3 de la population communale. Au plan sanitaire, la Commune est dotée d’un District Sanitaire et d’un Centre Hospitalier Régional (CHR). Elle bénéficie également de statut de Secteur OMS (Organisation Mondial de la Santé).
L’ensemble des 12 villages rattachés à la Commune bénéficient de pompes villageoises. En revanche, seuls Soko et Motiamo ont l’électricité.
IV- ATOUTS CULTURELS ET TOURISTIQUES
Le patrimoine culturel et naturel de la Commune est constitué de sites et monuments historiques, de patrimoine naturel. A cela, il faut ajouter le patrimoine immatériel, c?est-à-dire les rites, fêtes et danses traditionnelles.
Bondoukou fut un grand centre islamique doté d’une université coranique. De l’architecture précoloniale et coloniale, il reste encore quelques vestiges tels que la maison de Samory Touré, la Case de Binger, l’ancien marché (architecture de type soudano-sahélien).
IV.1- Des sites et monuments à découvrir
- les singes sacrés de Soko ;
- les potières de Motiamo ;
- la première case de Bondoukou ;
- la Cour Royale du Roi Pinango à Wélékéi ;
- le Musée des arts et traditions.
IV.2.- Cérémonies et danses traditionnelles
IV.2.1- Cérémonies
- Yè di diè (chez les abrons) ou Dôgbo Digô (chez les Koulango) ou la fête des ignames ;
- Biré ou la fête du nouveau mil (chez les Lobis) ;
- Tikouri (chez les Lobi) ;
- Sacraboutou (réservé aux chasseurs Koulangos) ;
- Nônié (mariage chez les Lobi).
IV.2.2- Danses traditionnelles
- La danse Kroubi (marque la fin du ramadan)
- le Yolobouô
- le danké-danké
- le boubour
- le polo’ng
- le bèdou
- le sacrabouri
- le tourou
- la danse du feu sacrabouri d’Abema.
IV.3- Autres attractions culturelles du département
- Les potières de Motiamo ;
- Les tisserands de Kanguélé ;
- Les potières de Boromba ;
- Le tunnel sacré de Tambi ;
- Les caïmans sacrés de Tôrosanguéhi ;
- Les poissons sacrés de Krebio Domianbra ;
- Les Cours Royales de Hérébo et de Gbanhui ;
- L’école des féticheurs de Gangui ;
- La Colline blanche de Gbanhui ;
- Les cascades de Boudi.
V- ENVIRONNEMENT SOCIAL
Il est fortement marqué par l’organisation sociale des trois grands groupes ethniques autonomes à savoir :
- les voltaïques, organisés en petites chefferies. Cependant la vie sociale des Koulango qui constituent la majorité de ce groupe est profondément marquée par la culture Akan des Abrons avec un système matrilinéaire. Ils font le culte des esprits de la nature ;
- les Akans avec les Abrons, ont conservé la structure et l’organisation sociale du royaume Ashanti : une société matriarcale avec à sa tête un roi, garant de l’autorité morale et politique du royaume composé de cantons et villages. A l’origine animiste, les Abrons se sont convertis pour la plus part au christianisme aujourd’hui ;
- quant aux malinkés, ils ont fait de la ville de Bondoukou, un paysage urbain dont la vie politique, économique et sociale est imprégnée de l’islam : c’est "la ville aux mille mosquées" avec autrefois une célèbre université coranique devenue de nos jours lycée franco-arabe. C’est une communauté à fort pouvoir assimilationniste grâce à l’islam et au commerce. L’histoire de Bondoukou depuis l’antiquité, offre beaucoup de curiosités tant sur la tradition que sur les sites touristiques. La ville aux mille mosquées où cohabitent musulmans et chrétiens issus d’une mosaïque de communautés : Koulango, Dioula, Abron, Lobi et des étrangers (burkinabés, maliens, nigérians, ghanéens) a été, est, et restera toujours la ville aux mille merveilles qui épatent le visiteur qui arrive pour la première fois dans cette cité.
VI- OPPORTUNITES ET SECTEURS PORTEURS
VI.1- Opportunités
- Beaucoup de retenues d’eau avec des bas- fonds aménagés ;
- production quantitative et qualitative de l’anacarde ;
- grandes opportunités d’approvisionnement en ressources animales ;
Atouts touristiques et culturels avérés.
VI.2- Secteurs porteurs
L’agriculture (igname, tomate, riz, élevage)
VII- PERSPECTIVES
En vue d’un développement intégral de la Commune, le Conseil Municipal se propose de se projeter sur les cinq années à venir à travers les axes suivants :
|